Ça y est il fait froid. -8°C le matin, -5°C au plus chaud de la journée. Le soleil n'ose plus monter très haut dans le ciel et les journées deviennent vraiment très courtes.
Entre dormir et randonner, il faut choisir, et nous devons mettre un réveil le matin ou la durée de jour serait vraiment trop courte.
Même avec ces précautions, on se réduit maintenant à des petites promenades de quelques heures seulement dans les environs d’Oslo.
Promenade à Bygdøy le samedi, jusqu'au fameuses plages du bout de la presqu'île, les plus belles de la ville.
Le dimanche, direction Fossum avec des amis pour une ballade sur ce qui deviendra bientôt notre terrain de jeu à ski de fond ! Il fait froid mais il y a encore peu de neige, les lacs commencent doucement à geler, et les chemins sont marqués d'ornières solidifiées par la glace. Au moins il fait beau et on profite des quelques rayons de soleil froid avant de rentrer profiter du confort domestique.
L'hiver est là, on n'attend plus que la neige. -5°C encore hier et ce magnifique coucher de lune plein nord au réveil. Mais ce matin, que vois-je ? de l'eau liquide ? Il fait
+8°C ? Y a plus de saison...
Quelques photos ICI.
vendredi 27 novembre 2015
mardi 17 novembre 2015
En attendant l'hiver...
Il ne fait toujours pas très froid à Oslo, et pourtant
l'hiver approche indéniablement.
Sous la cabane de Saltimbanque |
Mi-octobre Saltimbanque est mis au sec, et on construit
une cabane au-dessus du bateau pour y déposer une grande bâche. L'idée est que
la neige ne s'accumule pas sur le pont, sinon cela pourrait peser très lourd et
abîmer le bateau et son ber. Ça donne un tipi très cosy, qui protège aussi le
bateau des éléments, et nous permet de laisser un hublot ouvert. On espère
ainsi limiter la condensation qui atteint d’habitude plusieurs dizaines de litres
par hivernage.
Le moteur est protégé jusqu'à des -25° et tout le
chantier est maintenant en hibernation. Plus rien ne bougera jusqu'au printemps
prochain.
Lysaker brygge, 16h le 1er novembre |
Vue sue la baie d'Oslo depuis Kolsås |
Du coup on délaisse les grandes randos dans la lointaine
montagne (au moins 1h de route) pour privilégier les ballades aux environs d’Oslo,
que l’on peut rejoindre à vélo ou directement à pied. Tout d’abord à Kolsås
début novembre. Ça monte beaucoup en vélo et l’on se gare en bas de la piste de
ski de descente. On continue à pied vers le premier sommet d’où la vue est
magnifique. La brume monte des vallées et se confond avec la mer, c’est très
joli, on signe le livre du sommet, on prend des photos, on s’attarde un peu, et
on réalise une fois en haut du second sommet que la nuit tombe bien plus vite
que ce qu’on avait anticipé. Du coup on n’a pas trop de photos de la
redescente, mais on s’en sort bien grâce à nos téléphones portables munis de
lampes, GPS et cartes topo.
Vue sur Bogstadvannet |
Moins d’aventures le lendemain où l’on remonte simplement
la rivière de Lysaker près de chez nous jusqu’à lac de Bogstad. A la fin de la
saison, le terrain de golf est ouvert aux randonneurs. Enfin jusqu’à ce qu’il
neige et gèle où ils sera réservé aux skieurs !
Soleil couchant sur lac, østmarka |
Ce week-end, on décide d’aller se promener dans la forêt (le
« marka ») à l’est d’Oslo, avec une amie qui habite dans le coin.
Petite promenade (en montée) de 20km à vélo pour rejoindre le domicile de notre
copine, puis magnifique ballade dans la forêt le long de lacs sous un beau
soleil couchant, puis couché. Le retour à vélo est bien plus facile, ça descend !!!
Fin du Gulnmarfjord, Suède |
Vue du bureau lundi matin ! |
C’est lundi, il faut rentrer au bureau. C’est la fin du
week-end, c’est la fin de l’automne, c’est la première neige de l’année !
Plus de photos ICI.
mardi 20 octobre 2015
Couleurs d'automne
C'est l'automne à Oslo et seules les couleurs se réchauffent... Il gèle à présent tous les matins mais cela ne nous empêche pas de profiter de la nature environnante.
Première belle promenade il y a 15 jours près de Sundvollen. Un peu en manque de montagne de ce côté-ci du Hardangervidda, on a pris le guide "Randos autour d'Oslo" et choisi celle avec le plus de dénivellé !
Bien nous en a pris, ça monte raide, à travers une faille rocheuse. D'en haut, la vue sur le lac Steinsfjorden est superbe. Ensuite le chemin monte mais plus doucement à travers une magnifique forêt jusqu'au sommet à 850m. Les bouleaux sont jaune vifs, les myrtilles omniprésentes prennent des tons rouge-violacés, et les sapins s'obstinent dans leur vert sombre habituel. Rajoutez à ça un grand ciel bleu, un lac pour le refléter et une lumière rasante, et vous avez un cocktail fabuleux.
Si heureuses de retrouver un peu de Norvège montagneuse, nous décidons de persévérer le week-end suivant. Direction Kongsberg au sud-ouest d'Oslo. On se gare en bas de la station de ski, et on part pour une vingtaine de kilomètres dans la montagne. On monte doucement, 700m, 800m, toujours des lacs et étonnamment toujours des arbres ! A Bergen ils ne poussaient plus à partir de 500m environ. Ici il faut attendre 850m pour enfin n'avoir que de la roche et des herbes basses... Ca change!
Ascension du mont Jonsknuten (904m) qui pour changer est noyé dans la brume, puis redescente sur Kongsberg par la forêt. Une spécificité: les anciennes mines d'argent qui sont toujours bien visibles le long du chemin. Les premières ont été creusée en 1624 à la pioche et sont étonnement profondes. Kongsberg (littéralement les collines du roi) a été un grand centre industriel jusqu'au milieu du 20è siècle, tant pour ses minerais que pour son activité hydroélectrique. Joindre la culture à la randonnée, voilà qui nous plait bien !
Plus de photos ICI.
Première belle promenade il y a 15 jours près de Sundvollen. Un peu en manque de montagne de ce côté-ci du Hardangervidda, on a pris le guide "Randos autour d'Oslo" et choisi celle avec le plus de dénivellé !
Bien nous en a pris, ça monte raide, à travers une faille rocheuse. D'en haut, la vue sur le lac Steinsfjorden est superbe. Ensuite le chemin monte mais plus doucement à travers une magnifique forêt jusqu'au sommet à 850m. Les bouleaux sont jaune vifs, les myrtilles omniprésentes prennent des tons rouge-violacés, et les sapins s'obstinent dans leur vert sombre habituel. Rajoutez à ça un grand ciel bleu, un lac pour le refléter et une lumière rasante, et vous avez un cocktail fabuleux.
Si heureuses de retrouver un peu de Norvège montagneuse, nous décidons de persévérer le week-end suivant. Direction Kongsberg au sud-ouest d'Oslo. On se gare en bas de la station de ski, et on part pour une vingtaine de kilomètres dans la montagne. On monte doucement, 700m, 800m, toujours des lacs et étonnamment toujours des arbres ! A Bergen ils ne poussaient plus à partir de 500m environ. Ici il faut attendre 850m pour enfin n'avoir que de la roche et des herbes basses... Ca change!
Ascension du mont Jonsknuten (904m) qui pour changer est noyé dans la brume, puis redescente sur Kongsberg par la forêt. Une spécificité: les anciennes mines d'argent qui sont toujours bien visibles le long du chemin. Les premières ont été creusée en 1624 à la pioche et sont étonnement profondes. Kongsberg (littéralement les collines du roi) a été un grand centre industriel jusqu'au milieu du 20è siècle, tant pour ses minerais que pour son activité hydroélectrique. Joindre la culture à la randonnée, voilà qui nous plait bien !
Plus de photos ICI.
mardi 6 octobre 2015
Dernière navigation de l'année
C'est l'automne... Les feuilles jaunissent, les jours raccourcissent à une vitesse incroyable dans nos latitudes, et les premiers gros coups de vent arrivent. Il faut se rendre à l'évidence, c'est la fin de la saison de voile et nous devons gagner nos quartiers d'hiver.
En effet, les places de port en Scandinavie fonctionnent par "saison": à l'eau pour l'été (de mai à septembre), et au sec pour l'hiver ! La mer gèle par ici et les quelques bateaux qui restent à l'eau toute l'année sont entourés d'un tuyau-bulleur qui agite la surface de l'eau et évite la formation de glace.
Nous prenons l'option au sec et partons vers un chantier au fond du Gullmarfjord. Il fait un temps fabuleux: grand soleil, vent de nord-ouest modéré qui nous permet de faire la route sur un bord direct.
Plus on s'enfonce dans le fjord plus les brises se font aléatoires bien sûr, mais on arrive tout de même à faire la quasi totalité de la route à la voile. Junior nous aide tout de même pour le dernier quart d'heure.
Notre port d'hivernage est bucolique à souhait, c'est mignon comme tout ! Mais sitôt arrivées, nos amis suédois viennent nous chercher en voiture pour aller récupérer la notre et nous faire visiter au passage leur nouveau voilier, qu'ils préparent pour un grand départ. C'est un 35 pieds en ferro-ciment et en très bons bricoleurs qu'ils sont ils vont en faire un cocon très confortable !
Retour d'une bonne soirée à Lysekil, la voiture se met à bipper: 4° de température, attention risque de gel. Sympa... Quelle température dans le bateau ? Ah 7 degrés, on va sortir le 3ème duvet. Le paysage est toutefois grandiose comme l'eau du fjord (bien plus chaude elle) s'évapore en un serpent de brume, éclairé par une lune en quasi périgée-syzygie....
Autre effet étonnant de l'alignement des planètes: le marnage ! Nous mesurons environ 1m30 de marnage, rarissime dans ce coin où l'on observe une vingtaine de centimètre en général. Nous sommes sur un quai fixe et nos aussières se plaignent un peu...
La journée de dimanche et très agréable, et c'est sous un magnifique soleil que nous préparons le bateau pour le grutage puis dématage hivernal.
Quelques photos supplémentaires ICI.
En effet, les places de port en Scandinavie fonctionnent par "saison": à l'eau pour l'été (de mai à septembre), et au sec pour l'hiver ! La mer gèle par ici et les quelques bateaux qui restent à l'eau toute l'année sont entourés d'un tuyau-bulleur qui agite la surface de l'eau et évite la formation de glace.
Saltimbanque dans le fjord |
Ca devient calme quand le fjord se rétrécit... |
Plus on s'enfonce dans le fjord plus les brises se font aléatoires bien sûr, mais on arrive tout de même à faire la quasi totalité de la route à la voile. Junior nous aide tout de même pour le dernier quart d'heure.
Notre port pour l'hiver |
Saltimbanque :o) |
Retour d'une bonne soirée à Lysekil, la voiture se met à bipper: 4° de température, attention risque de gel. Sympa... Quelle température dans le bateau ? Ah 7 degrés, on va sortir le 3ème duvet. Le paysage est toutefois grandiose comme l'eau du fjord (bien plus chaude elle) s'évapore en un serpent de brume, éclairé par une lune en quasi périgée-syzygie....
Autre effet étonnant de l'alignement des planètes: le marnage ! Nous mesurons environ 1m30 de marnage, rarissime dans ce coin où l'on observe une vingtaine de centimètre en général. Nous sommes sur un quai fixe et nos aussières se plaignent un peu...
La journée de dimanche et très agréable, et c'est sous un magnifique soleil que nous préparons le bateau pour le grutage puis dématage hivernal.
Petit jeu de la semaine: quel est le nouveau winch et quel est l'ancien ? |
Quelques photos supplémentaires ICI.
vendredi 25 septembre 2015
L'été touche à sa fin
On devrait renommer ce blog Camille et Laure en Suède, comme nous avons passé la plupart de nos week-ends sur Saltimbanque cet été!
On ne se lasse pas de nos cailloux roses, surtout quand la lumière du soleil rasant est de la fête.
Mis à part ces quelques beaux week-ends de voile, le temps n'est pas extraordinaire. Que ce soit à Bergen où Camille retourne pour quelques heures le temps d'une soirée ou dans la région d'Oslo victime de grosses innovations après le passage de la tempête Petra.
Entre les gouttes nous avons tout de même réussi à visiter le parc et la forêt d'Ekeberg, dans le sud-est d'Oslo. Jolie ballade au milieu d’œuvres d'art et avec de beaux points de vue sur la ville.
C'est également l'occasion de lancer le jeu du jour: celui qui saura nous dire ce qu'est cette chose trouvée au milieu de la forêt gagnera 1% de son poids en fromage marron !
Plus de photos ICI
On ne se lasse pas de nos cailloux roses, surtout quand la lumière du soleil rasant est de la fête.
Lumière du soir |
Saltimbanque... |
Bergen... ça nous manque un peu quand même... |
Granfossen à 5 minutes du bureau de Camille |
Lysaker elven: le caillou qui dépasse est un menhir monument sur le trottoir |
Entre les gouttes nous avons tout de même réussi à visiter le parc et la forêt d'Ekeberg, dans le sud-est d'Oslo. Jolie ballade au milieu d’œuvres d'art et avec de beaux points de vue sur la ville.
Vue sur la baie d'Oslo depuis Ekeberg |
C'est également l'occasion de lancer le jeu du jour: celui qui saura nous dire ce qu'est cette chose trouvée au milieu de la forêt gagnera 1% de son poids en fromage marron !
C'est quoi donc ??? (indice, il y en a 18) |
Plus de photos ICI
vendredi 28 août 2015
Navigations estivales
Quel bonheur d'avoir à présent notre Saltimbanque tout près de la maison! 2h30 de route et nous voilà sur l'eau au milieu de nos cailloux roses suédois.
Mouillages splendides, séances de pilotage, et conversations animées avec nos nouveaux amis suédois ! Helena et Fredrik ont racheté un vieux bateau de pêche pour un faire un restaurant (http://projektsunshine.blogg.se/), mais viennent de le revendre pour un voilier ... à la recherche de nouveaux projets et de grands voyages...
Quelques autres photos de navigations baltiques ICI.
Mouillage baltique |
Mouillage arrière toujours prêt |
Embarquement immédiat |
Mouillages splendides, séances de pilotage, et conversations animées avec nos nouveaux amis suédois ! Helena et Fredrik ont racheté un vieux bateau de pêche pour un faire un restaurant (http://projektsunshine.blogg.se/), mais viennent de le revendre pour un voilier ... à la recherche de nouveaux projets et de grands voyages...
Baignade depuis le mouillage |
Vieux gréement |
Coucher de soleil vu depuis notre port |
dimanche 19 juillet 2015
Saltimbanque change de mer !
Newhaven - Lysekil
-- 05 au 26 juin 2015 --
Après 3 ans de petites navigations en terrain connu, nous repartons enfin à la découverte du monde ! De nouvelles mers, de nouveaux pays, et une nouvelle position record: 58°21'41" Nord et 11°35'15" Est. Que de chemin parcouru depuis la Guyane (4°51'N) et les îles Vierges (64°45'W), à dos de Saltimbanque...
Plus de photos au près dans notre page Picasa: cliquez ICI.
6-8 juin: Newhaven - Breskens (156 M)
Vendredi 5 juin, l'avion d'Oslo se pose sur le tarmac de Gatwick. Il est en retard. Les bagages aussi. Heureusement le train vers la côte sud également. Laure a couru prendre les billets, Camille se précipite dans la gare et nous voilà tassées dans le wagon juste avant que les portes ne se ferment. Il est bondé. L'affichage ne fonctionne pas. On change 2 fois de voiture avant d'être sûres d'être dans la bonne. Laure qui déménage une partie de son appartement de Londres en bateau est très chargée. Camille est encore tremblante de fièvre d'une crève sournoise qui l'a prise la veille.
C'est donc en pleine forme, mais désireuses de s'échapper au plus vite, que nous arrivons à bord de Saltimbanque le soir. Avec 3 semaines devant nous et une destination lointaine et tropicale scandinave en ligne de mire.
La météo est loin d'être optimale: vent de Sud-Ouest 6b tournant rapidement Nord-Est (oui oui pile dans la figure), fraîchissant jusqu'au coup de vent 7-8b lundi, puis restant stable 6-7b toute la semaine. L'équation est simple: il faut partir au plus vite sinon on sera coincées de ce côté du Pas de Calais pendant des jours.
Et c'est parti ! Au revoir Newhaven... |
A 19h le samedi, nous sommes prêtes: le bateau est plein de nourriture, la monstro-valise calée à l'arrière (après tout on y mettait bien un kite-surf et une guitare!), nos adieux faits au personnel (fort sympathique) du port de Newhaven. On longe une dernière fois la grande digue, déroulons un peu de génois (c'est que ça souffle encore un peu), et c'est parti vers l'Est-sud-est pour passer le cap de Beachy Head, point le plus sud de notre voyage. (50°43'45" N)
A peine une heure de portant dans la plutôt forte houle plus tard, Laure remarque un comportement bizarre de la barre. En effet, elle montre un jeu impressionnant (en gros la barre bouge toute seule sans entraîner le safran sur 20° environ). Cet hiver lors du changement de la bague de safran nous avions bien remarqué ce filetage très usé sur la tête de la mèche de safran, mais avions confiance dans le boulon principal pour maintenir la barre. La houle aurait-elle eu raison de notre montage en si peu de temps ? On se voit déjà se dérouter sur Eastbourne la mort dans l'âme et perdre notre unique fenêtre météo. A tout hasard on tente de resserrer le boulon principal. A notre grande surprise il est totalement dévissé ! On resserre tout ça, la barre revient gentiment à sa place et fonctionne parfaitement. On vérifie régulièrement mais ça tient. Ça ne bougera plus du voyage malgré la mer forte rencontrée. Le bateau échouait à Newhaven, et cette année la barre tossait sur la vase, on pense que c'est ce qui a dévissé le boulon. A peine parties et déjà une belle frayeur, ça promet...
Cette première nuit est magnifique. Le ciel n'est encombré d'aucun nuage. L'obscurité est tombée vers 22h30 heure anglaise,
l'aube point à 2h30... Le bonheur des hautes latitudes en juin ! Le vent et la mer mollissent mais on avance sous un beau soleil matinal grâce à une très bonne optimisation du courant, ce qui nous permet d'enquiller 78 milles les 12 premières heures !
Le soleil se couche à proximité de Zeebruges |
Au petit matin on passe le rail des cargos, et naviguons dans les eaux françaises ! (2ème pays sur notre route) Une fois les zig zags entre les cargos terminés, nous devons éviter les bancs de sable (ridans) qui jalonnent cette côte. Un petit appui discret de Junior, notre nouveau moteur, lorsque le vent faiblit franchement, et nous voilà en Belgique ! (et de 3!)
Le vent de NE annoncé s'installe, nous faisons cap sur Ostende, puis sous Ostende. L'écoute de la météo Belge une fois nous confirme l'arrivée du coup de vent pour lundi midi, ils nous reste encore quelques heures pour tenter d'atteindre notre objectif: les Pays-Bas et ses canaux intérieurs, promesse d'une navigation "très facile, très facile" pour les prochains jours (selon l'expression d'un voisin de ponton croisé il y a des années - qui avait ajouté avec un accent flamand inimitable "jusqu'à Force 7 tu peux!")
Nous entrons dans l'Escaut de l'Ouest (Westerschelde), la rivière d'Anvers, à 3h du matin. Cap sur Breskens qui, à la différence de Vlissingen, nous permet une entrée directe sans écluse, plus facile à cette heure indécente. Nous y sommes à 4h heure locale, changeons de pavillon de courtoisie (4ème pays en une nav' !), et allons dormir quelques heures bien méritées.
8 juin: escale à Breskens
Le vent prévu arrive à l'heure annoncée, et ne souffle pas pour rire... Pas un temps à mettre un Saltimbanque dehors. Mais un short oui car au moins il fait beau ! On va se balader sur la digue, en se rappelant que les paysages hollandais, et bien.... c'est un style particulier qui ne nous a pas tant manqué que ça en fait ! Mais le vent et si fort qu'il fait voler le sable sur nos jambes nues et ça fait carrément mal. On se réfugie dans le polder à l'abri. Ou plutôt dans le supermarché du polder, où l'on refait nos stocks de bière, chocolat belge, et fromage hollandais :o)
Spécialités locales |
9 juin: Breskens - Veere (13 M)
Après une grasse matinée régénératrice (et qui sera en fait la seule du voyage !), nous partons à 3h de l'après-midi à l'étale, dans un vent de Nord-Est bien costaud mais un plan d'eau abrité. Quelques bords de près un tantinet sportifs plus tard, nous passons l'écluse de Vlissingen (ça va on sait encore faire :o) ) et entrons dans les "eaux intérieures".
Les premiers jours en images ici (regardez en grand écran et sélectionnez paramètres/qualité HD):
Aujourd'hui, le but est de remonter au moteur face au vent le "kanaal door Walcheren" jusqu'à Veere. La première partie se passe très bien, entre cyclistes et trains hollandais (tout le monde nous dépasse, sauf peut-être les vaches). Mais ensuite le canal est moins abrité et nous étalons très difficilement le vent au moteur. On ressort l'astuce utilisée dans la Tamise: GV à 2 ris, nous tirons des bords appuyés au moteur. Le canal est assez étroit (5 longueurs de Saltimbanque environ) et nous progressons donc très lentement, moteur à fond alors qu'il sort à peine de sa période de rodage.
Le Canal... loooooong canal... |
La dernière écluse est une délivrance et nous prenons la première place disponible au petit ponton de Veere.
10 juin: Veere - Benedensas (39 M)
Les eaux intérieures hollandaises ont l'avantage d'être très étroites et donc toujours plates quelle que soit la force du vent. Mais elles nous contraignent à des bords serrés. La route s'annonce donc longue et on part au petit matin. Au passage, on remarque un autre dommage collatéral que l'échouage sur la vase à provoqué à notre barre: le trou dans lequel passe le boulon de support du safran est complètement ovalisé. Rien de critique à court terme, on stabilisera la situation le soir même avec une rondelle et du mastic epoxy, mais il faudra refaire ça proprement cet hiver... Décidément cette barre nous donne bien du souci !
La navigation est agréable, entre les petites îles dans le soleil du matin. "A la bouée verte, tu vires !" "Au poteau rouge tu vires !" "Là, poteau vert, tu vires !" "Là tu vires avant l'île !" "Je vois un truc devant, je vire ? - Non ça c'est une oie bernache en contre-jour. Mais vire pas trop tard quand même hein !"
Bateau typique hollandais |
La navigation est agréable, entre les petites îles dans le soleil du matin. "A la bouée verte, tu vires !" "Au poteau rouge tu vires !" "Là, poteau vert, tu vires !" "Là tu vires avant l'île !" "Je vois un truc devant, je vire ? - Non ça c'est une oie bernache en contre-jour. Mais vire pas trop tard quand même hein !"
"Je prendrai la blanche s'il vous plait!" |
Et on vire. Et on vire. Tiens une écluse ça nous change un peu... Puis on revire. Ah enfin un long bord, je vais faire des sandwiches ! Erreur, en entrant dans la cabine, le regard se pose sur le GPS qui nous indique la vitesse sur le fond. Elle est très faible, on a plus d'1 nœud de courant dans la figure... Ils doivent rejeter de l'eau en mer, c'est bien notre veine...
Et on revire, petite régate spontanée avec 2-3 autres bateaux qui tirent des bords comme nous (croyez-le ou pas on a gagné ! merci la grand-voile neuve !). Passage devant Bruinisse ("la ville de la moule", comme le proclame fièrement sa sculpture de moule géante). Encore une écluse et nous atteignons enfin Benedensas, ce petit port niché dans la verdure, où les vaches sauvages vous accueillent le long du chenal.
Chenal de Benedensas, pris depuis Saltimbanque |
11 heures de navigation avec en moyenne un virement de bord toutes les 10 minutes, on est un brin crevées !
11 juin: Benedensas - Stellendam (28 M)
Les péniches, nos compagnons du Volkerak |
La matinée commence semblable à la veille, à la différence que le trafic de péniches est très intense dans le Volkerak où nous sommes à présent.
Le vent forcit, on prend un ris, et là c'est le drame. Le chapeau suicidaire de Las Palmas (relisez vos classiques ICI ) nous a remis ça. Cette fois on est gentiment à la voile et on ne pêche pas, donc tout se conclut sans incident par une petite manœuvre de chapeau à la mer, il faut bien garder la main !
Encore une écluse, et nous voilà dans le Haringvliet. Notre bon vieux Haringvliet où nous naviguions il y a 4-5 ans. Allez on a traversé l'Atlantique, on ne va plus se laisser embêter par un stupide pont ! Normalement on a au moins 80 cm de marge au-dessus du mât, pas la peine d'attendre l'ouverture ! Et en effet Laure avait raison depuis le début, ça passe large :o)
Nous faisons cap vers le Nord-Ouest, vers la mer, et nous sommes du coup au portant, mais pas sur la route directe. Peu importe c'est agréable par moment. Il fait du coup très chaud et on navigue en short et T-shirt par 25° sur une mer plate, c'est un régal. Quelques éoliennes, un petit port: c'est Stad aan het Haringvliet ! Voilà c'est fait, notre boucle Atlantique est enfin complètement fermée cette fois!
La navigation dans les eaux intérieures en images ici (regardez en grand écran et sélectionnez paramètres/qualité HD):
Chaude soirée d'été |
On profite de cette soirée chaude et ensoleillée pour cuisiner la noix de coco en une délicieuse tarte, qui accompagne très bien le ti-punch pris en short dans le cockpit. C'est bien les vacances!
12 juin: Stellendam - Ijmuiden (55 M)
A l'origine, on ne voulait pas y aller. Non non, jamais vous ne nous ferez faire escale à Ijmuiden. Nous irons à Scheveningen, un coup de vent de sud-ouest est annoncé demain, quitte à être coincées autant l'être dans un endroit sympa !
Et la météo a eu le dernier mot, en nous offrant une journée entière de vent d'est 3b très bien, Ijmuiden-la-riante sur un bord quasi direct sous le soleil. Rejeter cette opportunité signifierait perdre presque 24h sur la route, ce serait irresponsable vues les conditions de vent à venir.
Il fait très chaud et très lourd pendant cette nav. Le bateau est couvert d'insectes, surtout des bourdons, qui s'installent sur tout ce qui est un peu coloré... A plus de 6 milles de la terre, 2 cygnes à la manière des fous de bassan volent l'un derrière l'autre au ras de l'eau... La mer devient soudainement verte et agitée, puis brutalement bleue et lisse. Ca sent l'eau douce comme dans le Haringvliet et les oiseaux pullulent. Nous sommes très loin des écluses et rivières, mais clairement il y avait une énorme couche d'eau douce au large de la Haye ce matin là... Navigation étrange !
Une plateforme, un champ d'éoliennes et le 3 mâts Eendracht plus tard, nous arrivons en vue de notre port préféré. Rien n'a changé, l'émotion de l'entrée magique au cœur des cimenteries et des hauts-fourneaux et toujours la même: c'est immonde ! Au moins hors-saison comme nous sommes le port est vide et nous trouvons une place sans aucun voisin dans un rayon de 50m.
Et la météo a eu le dernier mot, en nous offrant une journée entière de vent d'est 3b très bien, Ijmuiden-la-riante sur un bord quasi direct sous le soleil. Rejeter cette opportunité signifierait perdre presque 24h sur la route, ce serait irresponsable vues les conditions de vent à venir.
Il fait très chaud et très lourd pendant cette nav. Le bateau est couvert d'insectes, surtout des bourdons, qui s'installent sur tout ce qui est un peu coloré... A plus de 6 milles de la terre, 2 cygnes à la manière des fous de bassan volent l'un derrière l'autre au ras de l'eau... La mer devient soudainement verte et agitée, puis brutalement bleue et lisse. Ca sent l'eau douce comme dans le Haringvliet et les oiseaux pullulent. Nous sommes très loin des écluses et rivières, mais clairement il y avait une énorme couche d'eau douce au large de la Haye ce matin là... Navigation étrange !
Une plateforme, un champ d'éoliennes et le 3 mâts Eendracht plus tard, nous arrivons en vue de notre port préféré. Rien n'a changé, l'émotion de l'entrée magique au cœur des cimenteries et des hauts-fourneaux et toujours la même: c'est immonde ! Au moins hors-saison comme nous sommes le port est vide et nous trouvons une place sans aucun voisin dans un rayon de 50m.
Vous comprenez pourquoi on veut pas y aller? |
13 juin: coup de vent au port à Ijmuiden
Enfin du vent de sud-ouest ! Oui mais 35 noeuds minimum... On ne fait pas les choses à moitié dans le coin! Les kite-surfers s'en donnent à cœur joie, mais nous préférons le confort du carré de Saltimbanque où l'on reçoit avec plaisir notre ami le solitaire hollandais Richard. Il n'avait pas vu le bateau depuis Terceira aux Açores et le trouvera semblable à son souvenir !
Puis l'escale est occupée à préparer notre nouvelle route. Après avoir trituré les fichiers météo dans tous les sens, il faut se rentre à l'évidence: il n'y a aucune fenêtre visible pour traverser la mer du Nord vers le nord-ouest du Danemark, comme prévu initialement.
La solution pour tout de même tenter de rejoindre la Suède dans le temps imparti est un canal (et oui un de plus !). Il traverse l'Allemagne en sa partie étroite et débouche à Kiel en mer Baltique. Ensuite nous serons sous le vent de la péninsule Danoise et donc bien mieux protégées des coups de vent. Cela rallonge la route de 200M environ, mais c'est toujours mieux de faire un détour que de n'aller nulle part. On achète donc un pavillon de courtoisie allemand et prenons quelques heures de repos dans un vent d'ouest qui peine à mollir.
Enfin du vent de sud-ouest ! Oui mais 35 noeuds minimum... On ne fait pas les choses à moitié dans le coin! Les kite-surfers s'en donnent à cœur joie, mais nous préférons le confort du carré de Saltimbanque où l'on reçoit avec plaisir notre ami le solitaire hollandais Richard. Il n'avait pas vu le bateau depuis Terceira aux Açores et le trouvera semblable à son souvenir !
Puis l'escale est occupée à préparer notre nouvelle route. Après avoir trituré les fichiers météo dans tous les sens, il faut se rentre à l'évidence: il n'y a aucune fenêtre visible pour traverser la mer du Nord vers le nord-ouest du Danemark, comme prévu initialement.
La solution pour tout de même tenter de rejoindre la Suède dans le temps imparti est un canal (et oui un de plus !). Il traverse l'Allemagne en sa partie étroite et débouche à Kiel en mer Baltique. Ensuite nous serons sous le vent de la péninsule Danoise et donc bien mieux protégées des coups de vent. Cela rallonge la route de 200M environ, mais c'est toujours mieux de faire un détour que de n'aller nulle part. On achète donc un pavillon de courtoisie allemand et prenons quelques heures de repos dans un vent d'ouest qui peine à mollir.
14-16 juin: Ijmuiden - Gieselau (279 M)
Le trajet en images ici (regardez en grand écran et sélectionnez paramètres/qualité HD):
Départ à 2h du matin, dès que le vent mollit afin d'espérer toucher un peu de vent favorable et d'avoir au moins le courant avec nous. Peine perdue, le vent est déjà complètement tombé et nous appelons Junior à la rescousse pour quelques heures.
La météo nous promet du vent faible toute la journée, de nord-ouest dominant. Puis il doit s'établir au nord 4b dans la nuit (parfait), en passant par une phase de N-E très fort pendant 2-3 heures le soir. Étrange... Les cartes de vent sont formelles, mais les bulletins locaux ne voient pas plus que 5 beaufort.
A 18h45, une barre noire sur l'horizon au NE. Le vent tourne, fraîchit doucement. Laure est dehors, Camille attend le bulletin météo de 19h à l'intérieur.
"Camille, on devrait changer le génois par le foc là, ça forcit
_ Oui... je peux attendre la météo tu crois ?
_ Je ne crois pas, ça arrive rapidement
_ ok on essaye de faire vite alors"
18h47, à gréer le foc
18h52, foc établi
18h54, prise du premier ris
18h56, prise du second ris
18h58, affalage de la grand-voile car on ne tient plus le bateau
19h00, prise du bulletin météo qui nous prévoit un petit 4-5 b bien sympa. Dehors la houle grossit, Laure barre tous sens en éveil, Camille hésite à prendre la cape si ça forcit encore. Il y a au moins 30 noeuds.
19h15: le vent s'est stabilisé mais la mer forcit. On arrive encore à faire un espèce de près sous foc seul, mais avec le courant et la houle dans la figure le cap n'est pas glorieux. Ce n'est pas notre priorité du moment.
19h30: vent stable, on tire des bords entre le rail, la côte (on est au large de Vlieland, une des îles de la Frise), et une plateforme qui franchement aurait pu se trouver ailleurs
20h00: on n'ose pas le dire mais on a l'impression que ça tombe un peu
20h30: on renvoie la GV à 2 ris, puis 1 ris
21h00: on renvoie toute la toile, ce bazar est derrière nous...
Phénomène brutal, très étrange pour ces latitudes, mais parfaitement prévu par les cartes de vent (passageweather.com)... On se console avec un coucher de soleil magnifique, et la couverture nuageuse qui nous quitte enfin pour laisser place à une nuit étoilée. Le courant renverse, on passe cette satanée plateforme. La côte s'oriente à l'est, on peut faire cap direct sur l'entrée de l'Elbe.
Tout irait bien si ce n'était cette houle de travers si pénible, et la température ambiante de 11°, rafraîchie par le vent de nord. On superpose les pulls et les bonnets comme au plus froid de l'hiver norvégien...
La journée suivante se passe bien, au bon-plein dans un vent de nord-nord-est de 4b et sous un ciel presque alizéen.
Troisième nuit en mer, toujours secouées mais avec une bonne vitesse. On a franchit la frontière Allemande, et entrons dans un 5ème pays, inédit celui-ci !
Au petit matin, on arrive avec 1h d'avance sur la marée (mais quel timing parfait !!!) à l'entrée de l'Elbe, la rivière qui mène à Hamburg. On se croirait presque arrivées, mais il reste encore 20 milles jusqu'à Cuxhaven, 35 milles si on veut pousser jusqu'au canal de Kiel.
Le vent est bon, portant sur quelques milles comme la rivière s'incurve vers le sud (ok, mais ça compte pas, on n'est toujours pas sur la route directe). On est dans les temps de la marée pour le canal, on prend quelques photos de Cuxhaven mais on ne s'arrête pas.
L'écluse du canal est un peu plus vaste que celles de Hollande. Il faut dire qu'il y a des sacré gros bateaux qui empruntent aussi ce canal... Les portes se ferment, puis s'ouvrent, et nous voilà sur l'autoroute pour la Baltique !!
3 jours en mer, on voudrait bien prendre une douche. Mais les possibilités d'arrêt à mi-canal sont assez isolées. On fait donc un arrêt éclair à Brunsbüttel pour se laver ! Aaaaah on se sent mieux propres, et on peut reprendre notre route vers l'est !
La navigation à la voile pure est interdite dans le canal, et en effet vu les effets de côte et le trafic ce ne serait pas raisonnable. Qu'importe Junior est tout fringant et va nous faire ça sans broncher non ?
Junior va bien oui. Mais en inspectant les alentours du moteur, on s'aperçoit que la fissure remarquée et ressoudée cet hiver sur une poutre avoisinante s'est rouverte comme si rien n'avait été fait... On regarde tout ça de plus près, on comprend que le problème a déjà eu lieu dans le passé car des soudures et des renforts ont été rajoutés ici et là. Mais sur un coté les vieilles soudures ont lâché aussi, surement du fait de la nouvelle fissure à l'opposé. Ça devient un peu inquiétant même si la structure du bateau et du support moteur ne sont pas mises en danger. Kiel semble un endroit où nous pourrons réparer ou au moins stabiliser la situation, mais il nous reste encore 40M de moteur à faire... On marque bien la taille des fissures afin de suivre leur évolution. Rien ne bougera d'avantage pendant le trajet au moteur, mais ce n'est tout de même pas confortable du tout !
Mais pour l'heure nous avançons toujours à 3 nœuds (face au vent...) jusqu'à atteindre le ponton de Gieselau, bien caché dans une petite rivière. L'endroit est magique, écrin de verdure où se cachent quelques vieux gréements hollandais. On oublie la fatigue de 3 jours de mer et nos soucis de fissures pour profiter du moment et célébrer notre navigation enfin efficace ! Un nouveau coup de vent est prévu pour le lendemain soir, et nous avons parfaitement exploité cette fenêtre météo !
Départ à 2h du matin, dès que le vent mollit afin d'espérer toucher un peu de vent favorable et d'avoir au moins le courant avec nous. Peine perdue, le vent est déjà complètement tombé et nous appelons Junior à la rescousse pour quelques heures.
La météo nous promet du vent faible toute la journée, de nord-ouest dominant. Puis il doit s'établir au nord 4b dans la nuit (parfait), en passant par une phase de N-E très fort pendant 2-3 heures le soir. Étrange... Les cartes de vent sont formelles, mais les bulletins locaux ne voient pas plus que 5 beaufort.
A 18h45, une barre noire sur l'horizon au NE. Le vent tourne, fraîchit doucement. Laure est dehors, Camille attend le bulletin météo de 19h à l'intérieur.
"Camille, on devrait changer le génois par le foc là, ça forcit
_ Oui... je peux attendre la météo tu crois ?
_ Je ne crois pas, ça arrive rapidement
_ ok on essaye de faire vite alors"
18h47, à gréer le foc
18h52, foc établi
18h54, prise du premier ris
18h56, prise du second ris
18h58, affalage de la grand-voile car on ne tient plus le bateau
19h00, prise du bulletin météo qui nous prévoit un petit 4-5 b bien sympa. Dehors la houle grossit, Laure barre tous sens en éveil, Camille hésite à prendre la cape si ça forcit encore. Il y a au moins 30 noeuds.
19h15: le vent s'est stabilisé mais la mer forcit. On arrive encore à faire un espèce de près sous foc seul, mais avec le courant et la houle dans la figure le cap n'est pas glorieux. Ce n'est pas notre priorité du moment.
19h30: vent stable, on tire des bords entre le rail, la côte (on est au large de Vlieland, une des îles de la Frise), et une plateforme qui franchement aurait pu se trouver ailleurs
20h00: on n'ose pas le dire mais on a l'impression que ça tombe un peu
20h30: on renvoie la GV à 2 ris, puis 1 ris
21h00: on renvoie toute la toile, ce bazar est derrière nous...
Phénomène brutal, très étrange pour ces latitudes, mais parfaitement prévu par les cartes de vent (passageweather.com)... On se console avec un coucher de soleil magnifique, et la couverture nuageuse qui nous quitte enfin pour laisser place à une nuit étoilée. Le courant renverse, on passe cette satanée plateforme. La côte s'oriente à l'est, on peut faire cap direct sur l'entrée de l'Elbe.
Tout irait bien si ce n'était cette houle de travers si pénible, et la température ambiante de 11°, rafraîchie par le vent de nord. On superpose les pulls et les bonnets comme au plus froid de l'hiver norvégien...
La journée suivante se passe bien, au bon-plein dans un vent de nord-nord-est de 4b et sous un ciel presque alizéen.
Troisième nuit en mer, toujours secouées mais avec une bonne vitesse. On a franchit la frontière Allemande, et entrons dans un 5ème pays, inédit celui-ci !
Au petit matin, on arrive avec 1h d'avance sur la marée (mais quel timing parfait !!!) à l'entrée de l'Elbe, la rivière qui mène à Hamburg. On se croirait presque arrivées, mais il reste encore 20 milles jusqu'à Cuxhaven, 35 milles si on veut pousser jusqu'au canal de Kiel.
"T'as voulu voir Cuxhaven, t'as vu Cuxhaven" |
Ne te retourne pas, il y a des pales d'éoliennes qui te suivent |
L'écluse du canal est un peu plus vaste que celles de Hollande. Il faut dire qu'il y a des sacré gros bateaux qui empruntent aussi ce canal... Les portes se ferment, puis s'ouvrent, et nous voilà sur l'autoroute pour la Baltique !!
3 jours en mer, on voudrait bien prendre une douche. Mais les possibilités d'arrêt à mi-canal sont assez isolées. On fait donc un arrêt éclair à Brunsbüttel pour se laver ! Aaaaah on se sent mieux propres, et on peut reprendre notre route vers l'est !
La navigation à la voile pure est interdite dans le canal, et en effet vu les effets de côte et le trafic ce ne serait pas raisonnable. Qu'importe Junior est tout fringant et va nous faire ça sans broncher non ?
Junior va bien oui. Mais en inspectant les alentours du moteur, on s'aperçoit que la fissure remarquée et ressoudée cet hiver sur une poutre avoisinante s'est rouverte comme si rien n'avait été fait... On regarde tout ça de plus près, on comprend que le problème a déjà eu lieu dans le passé car des soudures et des renforts ont été rajoutés ici et là. Mais sur un coté les vieilles soudures ont lâché aussi, surement du fait de la nouvelle fissure à l'opposé. Ça devient un peu inquiétant même si la structure du bateau et du support moteur ne sont pas mises en danger. Kiel semble un endroit où nous pourrons réparer ou au moins stabiliser la situation, mais il nous reste encore 40M de moteur à faire... On marque bien la taille des fissures afin de suivre leur évolution. Rien ne bougera d'avantage pendant le trajet au moteur, mais ce n'est tout de même pas confortable du tout !
Mais pour l'heure nous avançons toujours à 3 nœuds (face au vent...) jusqu'à atteindre le ponton de Gieselau, bien caché dans une petite rivière. L'endroit est magique, écrin de verdure où se cachent quelques vieux gréements hollandais. On oublie la fatigue de 3 jours de mer et nos soucis de fissures pour profiter du moment et célébrer notre navigation enfin efficace ! Un nouveau coup de vent est prévu pour le lendemain soir, et nous avons parfaitement exploité cette fenêtre météo !
Repos... |
On était là, on est là, on va là! |
17 juin: Gieselau - Kiel (34 M)
La route est longue, le moteur est neuf mais pas plus puissant pour autant, et le vent forcit dans l'après midi. Réveil donc aux aurores (c'est qu'on commence à s'habituer) sur un canal magnifique, complètement plat, dont la surface s'évapore sous la chaleur relative du soleil naissant.
Le vent à tourné à l'ouest et nous aide parfois un peu. Le paysage est charmant, mais c'est un peu long. On en profite pour potasser nos guides nautiques sur la mer Baltique. Nous n'avions pas du tout anticipé cette route alternative et nous avons tout à préparer. Ça a l'air superbe, la route est plus longue, mais chouette !
Arrivées enfin à l'écluse de sortie. Laure nous ressort son plus bel allemand pour communiquer avec les autochtones et nous comprenons qu'il faut aller payer le droit de passage du canal au bureau de l'écluse. 12 euros pour nous, en cash seulement.
L'écluse s'ouvre, à nous la mer Baltique !!! Sauf que le bateau devant nous nous interpelle d'un air inquiet: leur moteur ne démarre pas. Et nous voilà, nous Saltimbanque et son moteur fiable (ouiiii) et puissant (euuuuuh) à remorquer un bateau en panne moteur ! Comme quoi tout arrive. On a même réussi à les tracter jusqu'à un quai (heureusement qu'on était au portant quand même...), avant de rejoindre la marina centrale de Kiel...
Tout a l'air très plein, mais la chance est avec nous, et le capitaine de port rencontré fortuitement sur la jetée nous trouve une place pour 2 jours (oui le vent est prévu très fort le lendemain, nous restons au port). Toujours de la chance comme ce même capitaine de port appelle un pote à lui qui devrait pouvoir nous aider à réparer nos fissures !
Décidément cette ville a l'air bien accueillante :o)
Le canal au petit matin |
Le vent à tourné à l'ouest et nous aide parfois un peu. Le paysage est charmant, mais c'est un peu long. On en profite pour potasser nos guides nautiques sur la mer Baltique. Nous n'avions pas du tout anticipé cette route alternative et nous avons tout à préparer. Ça a l'air superbe, la route est plus longue, mais chouette !
Dans l'écluse de sortie |
L'écluse s'ouvre, à nous la mer Baltique !!! Sauf que le bateau devant nous nous interpelle d'un air inquiet: leur moteur ne démarre pas. Et nous voilà, nous Saltimbanque et son moteur fiable (ouiiii) et puissant (euuuuuh) à remorquer un bateau en panne moteur ! Comme quoi tout arrive. On a même réussi à les tracter jusqu'à un quai (heureusement qu'on était au portant quand même...), avant de rejoindre la marina centrale de Kiel...
Tout a l'air très plein, mais la chance est avec nous, et le capitaine de port rencontré fortuitement sur la jetée nous trouve une place pour 2 jours (oui le vent est prévu très fort le lendemain, nous restons au port). Toujours de la chance comme ce même capitaine de port appelle un pote à lui qui devrait pouvoir nous aider à réparer nos fissures !
Décidément cette ville a l'air bien accueillante :o)
18 juin: escale à Kiel
Kiel est une ville tournée vers la mer. Elle est née de la mer, en fait, village de pêcheurs visité par les Vikings, puis membre de la Ligue Hanséatique (expulsé en 1528 pour avoir abrité des pirates), Kiel a toujours servi de port de commerce et place de marché pour la région. Elle a même appartenu un temps (1773 - 1864) au roi du Danemark, sans pour autant faire partie du Royaume Danois. En fait toute la région était propriété du Saint-Empire Romain, et le roi en était le concierge (un petit job à mi-temps en parallèle de sa fonction régale). Faut suivre. Enfin le Prusse Wilhelm I est arrivé pour mettre de l'ordre, a donné à Kiel un statut de ville à part entière et en a fait une base navale importante, dont la population a explosé (moins de 20,000 en 1864, plus de 200,000 en 1910). Ca mérite bien une grosse statue à cheval dans le parc principal. Et le titre de Commodore du prestigieux Kiel Yacht Club fondé en 1887. Kiel a aussi été le siège de la mutinerie de marins qui initia la Révolution allemande de 1918, puis un port stratégique (et stratégiquement bombardé) pendant la 2e guerre mondiale.
Aujourd'hui son port abrite des chantiers de pointe, une base de sous-marins, l'une des principales institutions de recherche maritime (IFM-GEOMAR), une dizaine de ferrys et paquebots en partance pour la Baltique ou l'Atlantique, des centaines de voiliers de toutes tailles... Les marinas sont pleines, la rade grouille d'activité, la promenade le long du fjord (oui c'est comme ça qu'ils appellent la baie...) se couvre de cahutes de foire... la Kieler Woche ( Semaine de Kiel) débute dans deux jours! Avec 2000 bateaux et 5000 marins tous les ans, c'est la plus grande manifestation de voile du monde. Et il en faudra des schnitzels pour nourrir les 3 millions de visiteurs attendus! Les préparatifs avancent rapidement, dans l'ordre et l'efficacité allemande, jawohl!
Nous n'aurons pas le loisir de participer à la fête, pressées par la météo. Mais nous avons bien le temps de nous promener à travers la ville qui se couvre progressivement de tentes et ressemble bientot à une gigantesque fête foraine.
Toute la journée de gigantesques ferrys partent ou arrivent, croisant les vieux gréements et gros trois-mats invités à la fête. Pendant ce temps les habitants continuent de faire de l'optimist, du kayak, de la planche à voile ou du water-polo (voire du kayak-polo !) après le boulot.
L'Allemagne maritime on ne connaissait pas encore - et on aime!
19 juin: Kiel - Stranden (8M)
Aujourd'hui son port abrite des chantiers de pointe, une base de sous-marins, l'une des principales institutions de recherche maritime (IFM-GEOMAR), une dizaine de ferrys et paquebots en partance pour la Baltique ou l'Atlantique, des centaines de voiliers de toutes tailles... Les marinas sont pleines, la rade grouille d'activité, la promenade le long du fjord (oui c'est comme ça qu'ils appellent la baie...) se couvre de cahutes de foire... la Kieler Woche ( Semaine de Kiel) débute dans deux jours! Avec 2000 bateaux et 5000 marins tous les ans, c'est la plus grande manifestation de voile du monde. Et il en faudra des schnitzels pour nourrir les 3 millions de visiteurs attendus! Les préparatifs avancent rapidement, dans l'ordre et l'efficacité allemande, jawohl!
Nous n'aurons pas le loisir de participer à la fête, pressées par la météo. Mais nous avons bien le temps de nous promener à travers la ville qui se couvre progressivement de tentes et ressemble bientot à une gigantesque fête foraine.
Toute la journée de gigantesques ferrys partent ou arrivent, croisant les vieux gréements et gros trois-mats invités à la fête. Pendant ce temps les habitants continuent de faire de l'optimist, du kayak, de la planche à voile ou du water-polo (voire du kayak-polo !) après le boulot.
L'Allemagne maritime on ne connaissait pas encore - et on aime!
19 juin: Kiel - Stranden (8M)
Rendez-vous a été pris à 9h avec le soudeur à Stranden, quelques milles vers la sortie du fjord de Kiel. Encore un réveil à 6h du matin donc, et en route. Nous sommes toujours sous avis de grand frais, mais le plan d'eau est tellement abrité du vent de nord-ouest qu'on a du mal à le croire...
On avance donc tout tranquillement au près-bon plein dans le chenal de Kiel. De nombreux bateaux continuent à arriver pour la Kieler Woche. Aujourd'hui ce sont des bateaux militaires, polonais, français et américains. L'"USS Jason Duham " approche de la bouée verte loin devant nous, et va clairement prendre le chenal latéral avant qu'on arrive à sa hauteur. Mais une petite vedette estampillée Polizei nous interpelle, et nous demande (en supprimant difficilement un rire peu professionnel) de nous pousser sur le côté car le gros bateau américain est "ein bisschen nervös"... Bon, on fait semblant de se pousser un peu, mais vu nos vitesses relatives, il passe loin devant Saltimbanque, la terrible menace terroriste !
Arrivée à Stranden, pile à l'heure pour notre rendez-vous avec le soudeur. Il nous fait un très bon travail, en soudant des renforts supplémentaires, pour une somme absolument dérisoire! On est vraiment contentes et soulagées de ne plus voir notre Saltimbanque se découper selon les pointillés.
Le soudeur aussi est content - il faut dire qu'il est également président du Yacht Club, propriétaire d'un beau X-yacht 42 sur lequel il organise des croisières sur toutes les mers avec des amis et des membres de son club, organisateur de la Kieler Woche bien sûr... bref un gars bien :-) et qui part se préparer pour son rendez-vous avec son Excellence le Président du Yacht Club national Japonais.
On profite de l'après-midi plus tranquille pour aller se promener le long de la pointe nord du fjord.
C'est notre premier contact avec la Baltique et nous absorbons avidement toutes les impressions. L'eau est bleue, transparente et belle après le gris de la Mer du Nord. Par contre elle est pleine de méduses! Il parait qu'elles partent quand l'eau se réchauffe plus tard dans l'été...
Les rives sont plates mais un peu plus élevées qu'en mer du Nord, et très boisées. Beaucoup de vert! Pas mal de champs aussi, juste derrière le fin cordon de sable. En l'absence de marées (20cm maximum...) et d'estran, la végétation est très proche de l'eau. Vert donc, et rose: des buissons de roses sauvages partout.
On avance donc tout tranquillement au près-bon plein dans le chenal de Kiel. De nombreux bateaux continuent à arriver pour la Kieler Woche. Aujourd'hui ce sont des bateaux militaires, polonais, français et américains. L'"USS Jason Duham " approche de la bouée verte loin devant nous, et va clairement prendre le chenal latéral avant qu'on arrive à sa hauteur. Mais une petite vedette estampillée Polizei nous interpelle, et nous demande (en supprimant difficilement un rire peu professionnel) de nous pousser sur le côté car le gros bateau américain est "ein bisschen nervös"... Bon, on fait semblant de se pousser un peu, mais vu nos vitesses relatives, il passe loin devant Saltimbanque, la terrible menace terroriste !
Arrivée à Stranden, pile à l'heure pour notre rendez-vous avec le soudeur. Il nous fait un très bon travail, en soudant des renforts supplémentaires, pour une somme absolument dérisoire! On est vraiment contentes et soulagées de ne plus voir notre Saltimbanque se découper selon les pointillés.
Le soudeur aussi est content - il faut dire qu'il est également président du Yacht Club, propriétaire d'un beau X-yacht 42 sur lequel il organise des croisières sur toutes les mers avec des amis et des membres de son club, organisateur de la Kieler Woche bien sûr... bref un gars bien :-) et qui part se préparer pour son rendez-vous avec son Excellence le Président du Yacht Club national Japonais.
La mer Baltique... |
C'est notre premier contact avec la Baltique et nous absorbons avidement toutes les impressions. L'eau est bleue, transparente et belle après le gris de la Mer du Nord. Par contre elle est pleine de méduses! Il parait qu'elles partent quand l'eau se réchauffe plus tard dans l'été...
Les rives sont plates mais un peu plus élevées qu'en mer du Nord, et très boisées. Beaucoup de vert! Pas mal de champs aussi, juste derrière le fin cordon de sable. En l'absence de marées (20cm maximum...) et d'estran, la végétation est très proche de l'eau. Vert donc, et rose: des buissons de roses sauvages partout.
20-21 juin: Stranden - Anholt (163 M)
La météo nous assurait depuis deux jours que le vent soufflait en tempête, même si c'était difficile à croire depuis notre super abri. Donc dès qu'elle nous promet une accalmie à 2h du matin ce samedi, nous filons vers le nord.
Dès quitté l'abri de la côte on réalise que oui il y avait bien un coup de vent depuis deux jour, et que ça souffle encore bien. On est au travers sur les 25 premiers milles et on fonce: 6.5 de moyenne ! La mer est formée mais courte, ce qui la rend cassante. Il y a pas mal de trafic, mais les gros bateaux respectent des routes bien tracées et étroites, il n'y a aucune surprise.
4 heures plus tard, nous arrivons sous le vent de l'île de Langeland, et le monde change. Le vent mollit un petit peu mais surtout la mer est plate, les nuages s'en vont progressivement, et ça glisse vite et bien dans les eaux danoises (et un 6ème pays !!!)
La matinée est un régal, on se repose et profite des conditions. Mais le vent mollit vite, la météo étant un peu du genre tout-ou-rien pendant ce voyage... On en profite pour pêcher, pour une fois que nous avançons à moins de 5 nœuds, très curieuses de découvrir quelles espèces de poissons inconnues nous allons remonter dans cette mer à la salinité très faible. La ligne se tend très vite, c’est … une orphie ! De très belle taille. Mais le vent continue à tomber, et bientôt on n'a plus grand-chose, puis plus grand-chose-pile-dans-la-figure. On tire des bords à 3 nœuds en désespérant de ne jamais atteindre le pont de StoreBælt, qui nous nargue depuis des heures déjà.
Il n'y a pas de courant de marée en Baltique. Mais le vent quand il souffle fort "pousse la mer" et crée des courants de surface. Le vent est Nord-nord-ouest (de face) en ce moment, il crée donc un courant portant au sud (de face aussi...) Nous luttons donc contre tous les éléments à la fois, devant même allumer le moteur pour réussi à passer le pont tellement le courant est fort et le vent perturbé par les piles...
Une fois derrière le pont ça va un peu mieux. Le plan d'eau s'élargit comme nous entrons dans le Kattegat (donc le courant faiblit), le vent se relève en adonnant un peu, on est de nouveau sur un bord direct. Toujours au près certes, mais on n'est pas très difficile!
Nouvelle nuit dans des conditions venteuses et humides, nouveau jour et nouvelles sautes de vent maintenant faiblissant... Junior aide la petite brise à remplir les voiles. On longe le plus grand champ d’éoliennes du Danemark, pas très productif en ce dimanche. L’eau est très claire et la couleur de l’eau à l’approche de l’île nous rappelle les Glénan. L'ile d'Anholt grossit et nous entrons en fin d'après-midi dans le petit port. Trois bateaux de pêche au fond , d'une forme nouvelle pour nous, le pont avant recouvert et bombé comme pour déflecter les grosses vagues des tempêtes hivernales. Le nombre de pontons vides nous donne une idée de l'affluence attendue dans quelques semaines. Qu'on est bien hors saison!
Le petit port semble arbitrairement posé là, ils ont mis une digue au milieu de la plage, creusé un peu dans le sable, et puis voilà. Pas de quai - les bateaux flottent le long de berges de sable. La plupart de cette île de 25km de périphérie est occupée par une réserve naturelle de sable et de dunes. Seul le tiers ouest, plus boisé et doté de terres arables, est habité. En une longue promenade le long de la plage puis à travers le village, nous rencontrons quelques cormorans, deux cyclistes et une grosse poule.
En faisant le plein de diesel (ils prévoient encore du calme) on constate que l'on a consommé nettement moins qu'attendu! Avec Nestor nous comptions par expérience 0.7 litre / heure. Mais le jeune Junior semble étonnamment frugal! 0.35 litre / heure
La navigation baltique en images ici (regardez en grand écran et sélectionnez paramètres/qualité HD):
22 juin: Anholt - Marstrand (74 M)
On serait bien restées plus longtemps sur la jolie petite île, on aurait bien exploré un peu les eaux danoises... mais il faut atteindre le nord du Kattegat avant le prochain coup de vent. Et c'est reparti donc dès le lendemain matin. Départ à une heure presque raisonnable (8h) et nous laissons ce monde nouveau à peine entrevu derrière nous en nous promettant de revenir...
Les prévisions hésitent depuis plusieurs jours, entre un vent totalement inexistant et un vent de SE de 25-30 nœuds. On part donc avec un ris, qu’on lâchera dès passé la digue. Route au travers dans un parfait 3-4b et sous un ciel de plomb.
On croise de nombreux bateaux Suédois en route vers Göteborg, mais nous allons vers le Nord, vers notre port d’attache Lysekil, et attendons le bulletin météo de l’après-midi pour décider de notre destination exacte. Pour l’heure le vent adonne un peu et nous voilà au portant (si !) sur la route directe, pendant 3 heures supplémentaires ! Record du voyage égalé !
On reprend notre activité nourricière préférée. La ligne se tend de nouveau, encore une orphie. Bof on n’aime pas plus que ça et on la remet à l’eau. Quelques heures plus tard, une nouvelle espèce de poisson en approche, c’est un … maquereau ! Quel exotisme !
Le vent refuse jusqu’au près (enfin une allure plus habituelle) comme l’air est pompé par un gros nuage de grain. Ça y est on voit la côte Suédoise à l’horizon sur tribord. Bientôt on passe la frontière maritime et hissons le drapeau ikea, euh… suédois : 7ème et dernier pays du voyage !
Aujourd’hui c’est l’arrivée de la Volvo Race à Göteborg. Nous arrivons quelques heures trop tard pour participer à la fête, mais nous voyons tout de même le dernier bateau à l’horizon en milieu d’après-midi.
On capte le bulletin météo : le vent mollit et tombe complètement cette nuit et demain mardi, puis le coup de vent arrive dès mercredi matin. Il ne faut pas traîner, mais quitte à finir la route au moteur, autant la finir de jour, on tire la barre et route sur Marstrand.
Il est déjà 23h, mais depuis ces 3 derniers jours et les latitudes à plus de 57°N il ne fait plus vraiment nuit. A 22h30 le soleil se couche, mais le ciel reste clair. Une sorte de coucher de soleil permanent se déplace sur l’horizon, et l’astre émerge de nouveau à 3h du matin. Ce qui donne des nuits intéressantes, cap plein nord, droit sur la lueur solaire !
L’approche de Marstrand se fait entre les cailloux, en suivant des feux à secteurs. A proximité immédiate du faisceau blanc marquant les eaux sûres, des balises non-éclairées, des cailloux, et surtout des casiers partout dans le chenal. La clarté permanente est très appréciable, et nous arrivons au port à 1h du matin en ayant bien profité du paysage.
23 juin: Marstrand - Lysekil (33 M)
Dès quitté l'abri de la côte on réalise que oui il y avait bien un coup de vent depuis deux jour, et que ça souffle encore bien. On est au travers sur les 25 premiers milles et on fonce: 6.5 de moyenne ! La mer est formée mais courte, ce qui la rend cassante. Il y a pas mal de trafic, mais les gros bateaux respectent des routes bien tracées et étroites, il n'y a aucune surprise.
4 heures plus tard, nous arrivons sous le vent de l'île de Langeland, et le monde change. Le vent mollit un petit peu mais surtout la mer est plate, les nuages s'en vont progressivement, et ça glisse vite et bien dans les eaux danoises (et un 6ème pays !!!)
La matinée est un régal, on se repose et profite des conditions. Mais le vent mollit vite, la météo étant un peu du genre tout-ou-rien pendant ce voyage... On en profite pour pêcher, pour une fois que nous avançons à moins de 5 nœuds, très curieuses de découvrir quelles espèces de poissons inconnues nous allons remonter dans cette mer à la salinité très faible. La ligne se tend très vite, c’est … une orphie ! De très belle taille. Mais le vent continue à tomber, et bientôt on n'a plus grand-chose, puis plus grand-chose-pile-dans-la-figure. On tire des bords à 3 nœuds en désespérant de ne jamais atteindre le pont de StoreBælt, qui nous nargue depuis des heures déjà.
Il n'y a pas de courant de marée en Baltique. Mais le vent quand il souffle fort "pousse la mer" et crée des courants de surface. Le vent est Nord-nord-ouest (de face) en ce moment, il crée donc un courant portant au sud (de face aussi...) Nous luttons donc contre tous les éléments à la fois, devant même allumer le moteur pour réussi à passer le pont tellement le courant est fort et le vent perturbé par les piles...
Une fois derrière le pont ça va un peu mieux. Le plan d'eau s'élargit comme nous entrons dans le Kattegat (donc le courant faiblit), le vent se relève en adonnant un peu, on est de nouveau sur un bord direct. Toujours au près certes, mais on n'est pas très difficile!
Le petit port semble arbitrairement posé là, ils ont mis une digue au milieu de la plage, creusé un peu dans le sable, et puis voilà. Pas de quai - les bateaux flottent le long de berges de sable. La plupart de cette île de 25km de périphérie est occupée par une réserve naturelle de sable et de dunes. Seul le tiers ouest, plus boisé et doté de terres arables, est habité. En une longue promenade le long de la plage puis à travers le village, nous rencontrons quelques cormorans, deux cyclistes et une grosse poule.
En faisant le plein de diesel (ils prévoient encore du calme) on constate que l'on a consommé nettement moins qu'attendu! Avec Nestor nous comptions par expérience 0.7 litre / heure. Mais le jeune Junior semble étonnamment frugal! 0.35 litre / heure
La navigation baltique en images ici (regardez en grand écran et sélectionnez paramètres/qualité HD):
22 juin: Anholt - Marstrand (74 M)
On serait bien restées plus longtemps sur la jolie petite île, on aurait bien exploré un peu les eaux danoises... mais il faut atteindre le nord du Kattegat avant le prochain coup de vent. Et c'est reparti donc dès le lendemain matin. Départ à une heure presque raisonnable (8h) et nous laissons ce monde nouveau à peine entrevu derrière nous en nous promettant de revenir...
Les prévisions hésitent depuis plusieurs jours, entre un vent totalement inexistant et un vent de SE de 25-30 nœuds. On part donc avec un ris, qu’on lâchera dès passé la digue. Route au travers dans un parfait 3-4b et sous un ciel de plomb.
On croise de nombreux bateaux Suédois en route vers Göteborg, mais nous allons vers le Nord, vers notre port d’attache Lysekil, et attendons le bulletin météo de l’après-midi pour décider de notre destination exacte. Pour l’heure le vent adonne un peu et nous voilà au portant (si !) sur la route directe, pendant 3 heures supplémentaires ! Record du voyage égalé !
On reprend notre activité nourricière préférée. La ligne se tend de nouveau, encore une orphie. Bof on n’aime pas plus que ça et on la remet à l’eau. Quelques heures plus tard, une nouvelle espèce de poisson en approche, c’est un … maquereau ! Quel exotisme !
La Suède ! |
Aujourd’hui c’est l’arrivée de la Volvo Race à Göteborg. Nous arrivons quelques heures trop tard pour participer à la fête, mais nous voyons tout de même le dernier bateau à l’horizon en milieu d’après-midi.
On capte le bulletin météo : le vent mollit et tombe complètement cette nuit et demain mardi, puis le coup de vent arrive dès mercredi matin. Il ne faut pas traîner, mais quitte à finir la route au moteur, autant la finir de jour, on tire la barre et route sur Marstrand.
Il est déjà 23h, mais depuis ces 3 derniers jours et les latitudes à plus de 57°N il ne fait plus vraiment nuit. A 22h30 le soleil se couche, mais le ciel reste clair. Une sorte de coucher de soleil permanent se déplace sur l’horizon, et l’astre émerge de nouveau à 3h du matin. Ce qui donne des nuits intéressantes, cap plein nord, droit sur la lueur solaire !
Marstrand |
L’approche de Marstrand se fait entre les cailloux, en suivant des feux à secteurs. A proximité immédiate du faisceau blanc marquant les eaux sûres, des balises non-éclairées, des cailloux, et surtout des casiers partout dans le chenal. La clarté permanente est très appréciable, et nous arrivons au port à 1h du matin en ayant bien profité du paysage.
23 juin: Marstrand - Lysekil (33 M)
Après une longue nuit de 6h, nous découvrons la Suède sous un chaud soleil. Le port de Marstrand est séparé en deux par un petit chenal qui longe les blocs de granit, c’est magnifique !
Juste sortis du chenal |
On continue notre route en tirant un petit bord, tout en pêchant d’autres gros maquereaux. Ça a l’air de grouiller dans les parages ! L’après-midi est superbe, au près sous le soleil, courant portant, toute la toile dehors.
On longe une île couverte d’oiseaux, puis nous approchons du dédale de cailloux qui marque l’entrée de notre port. On cherche les balises et amers qui nous serons bientôt familiers, une verte par-ci, une cardinale par là. Un dernier petit chenal entre deux îles et nous voilà à Bastevikhamn, Lysekil Marina, notre port d’attache :o)
Nous avons parcouru 882M depuis Newhaven, et sommes si bien accueillies dans notre nouveau chez-nous que nous nous sentons déjà à la maison. Ça doit être les cailloux roses…
24 juin : Allons faire des courses en bateau (6 M)
Le coup de vent doit arriver dans la journée. Oui mais on n’a plus grand-chose à manger. Nous avions pourtant fait un gros plein à Kiel, mais il touche à sa fin. Notre marina est nichée au cœur des cailloux, c’est magnifique mais il n’y a rien autour. On décide donc de rejoindre en bateau le gros bourg situé 3M au sud pour s’approvisionner.
Retour au portant dans un vent fraîchissant, juste avant que ça ne devienne franchement plus maniable, et rentrons avec tous les ingrédients nécessaire à la réalisation d’une pizza maison !
Le lendemain nous restons au port, à se reposer et rincer les cirés et les voiles.
Le coup de vent n'a pas duré très longtemps et en ce vendredi il souffle un petit 3b d'ouest fort sympathique. C'est parti pour une exploration de notre nouveau terrain de jeu !
Journée de pilotage dans les cailloux |
Départ du port, cap au Nord pour rejoindre le grand chenal qui mène à la raffinerie (oui, on ne voulait pas être trop dépaysées quand même, alors on s'est mis près du dépôt pétrolier, très discrètement niché entre deux rochers). Une fois dans le chenal, on tire des bords pas très rapides, dans un vent faible et face à une houle résiduelle assez pénible.
Une fois bien au vent de la zone, cap au nord (scrupuleusement !) pour entrer dans la baie de Kungshamn. Une fois au pied de la falaise, virage sur place vers l'est pour passer entre la roche et un petit phare. C'est franchement étroit, mais magnifique, nous glissons voiles en ciseaux entre les îles.
Une île, 2 îles, 3 îles, voilà la baie que nous avons repérée pour notre premier mouillage "à la Baltique". Cette technique est très courante ici, mais c'est pour nous une première. Elle consiste à mouiller une ancre à l'arrière, puis avancer tout doucement vers un caillou franc, y déposer l'équipier d'avant muni d'une longue aussière pour qu'il la fixe autour d'un pieu en métal prévu à cet effet. Très facile sur le papier donc. En pratique c'est plus délicat. Il y a de grandes algues qui risquent de s’emmêler dans l'hélice, le caillou franc ne l'est pas tant que ça, sauter sur un caillou tout rond relève de l’acrobatie certaine, et le vent tourne autour du rocher pour nous pousser sur les haut-fonds tout proches.
Mais nous y sommes finalement, le mouillage n'est pas du tout confortable mais ça fait de belles photos ! (Rassurez-vous, depuis on a amélioré le mouillage arrière et pris de l'assurance, et avons des expériences bien plus positives dans le domaine).
On repart toujours vers l'est entre les cailloux, puis route au sud pour rejoindre notre port. C'est la fin des vacances, mais le bateau est désormais tout près de la maison: dès le week-end prochain on reviendra !
Résumé des balades en Suède ici (regardez en grand écran et sélectionnez paramètres/qualité HD):
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