Vi har en bil!

Jeudi, 23h30, arrivée du vol de Gatwick. Laure fonce vers la sortie tête baissée, concentrée sur le départ du dernier bus… et manque de bousculer Camille, qui est venue la chercher… en voiture ! Surprise préparée depuis une bonne semaine, le carrosse nous attend sur le parking. C’est une… Clio rouge de 1995 ! Il a fallu aller jusqu’à Bergen pour retrouver la jumelle de la petite voiture rouge dont Laure s’était séparée à regret au retour de Rotterdam.

Rigolo hein, la Clio dans le fjord!

Enfin, la version norvégienne a quelques particularités : sièges chauffants, pneus neige, grosse batterie, moteur un peu plus puissant… pas de témoin de phares sur le tableau de bord : ils sont allumés par défaut en permanence en Norvège ! Les gicleurs-nettoyeurs de phares font aussi partie de l’équipement règlementaire. Quant au toit ouvrant… il sert à avoir plus de lumière :o)









Et c’est parti pour un nouveau round de procédures administratives d’enregistrement, paiement, validation… à propos de paiement d’ailleurs nous sommes prévenues par nos collègues : un amende de stationnement coûte 70 €… et 600 € un excès de vitesse de 20km/h ! (Soit une « pointe » de 100km/h sur une autoroute… limitée à 80 ici…).

Promenade de rodage le dimanche, pour célébrer notre nouvelle mobilité nous allons voir le soleil se coucher sur Askoy, l’ile d’en face.

Petit jeu de Noel: à quelle heure a été prise cette photo?

Vivre à Bergen c'est...

Vivre à Bergen c'est:

- se lever le matin et se rendre compte qu'il neige trop pour aller au bureau en vélo
- retourner à la fenêtre après le café et réaliser qu'il va falloir y aller carrément en bottes de neige et prendre des chaussures de civil dans le sac à dos...
- s'habiller pour les grands froids et finalement crever de chaud car il fait 0°, et que 0° c'est chaud !
- se balader dans les couloirs du bureau une paire de skis de fond à la main, prêtés par un collègue pour une copine qui vient en janvier
- manger une salade aux crevettes et saumon fumé en 10 minutes à midi
- entre deux réunions, jeter un coup d'oeil sur le fjord, entouré de montagnes couvertes de neige, rosies par le soleil qui décline vers 15h
- sortir du bureau à 18h en ayant l'impression d'avoir bossé toute la nuit
- se retrouver dans les bouchons de piétons, bloqués derrière un chasse-neige pour trottoir
- patauger dans la neige fondue (il fait chaud on vous dit) en se disant qu'on préférait quand il faisait -8°
- puis réaliser que cette nuit il fera -5 et que la ville va se couvrir d'une carapace de glace...

Moralité, demain matin, je prends le bus !

Petite carte postale d'un soir comme les autres

Jeudi 6 décembre, je rentre du boulot sur mon fidèle vélo, bien cachée derrière ma cagoule en polaire façon "terroriste Corse", en slalomant gentiment entre les plaques de neige verglacées. Seulement -2 ce soir, il ferait presque bon après les -8 du début de semaine...

A détour de la rue, ce quinquagénaire qui vient sans doute de quitter le boulot, a troqué sa chemise contre un anorak, et se dirige d'un pas décidé vers le funiculaire de Floyen, skis de fond en main, pour quelques glissades nocturnes sur la piste éclairée au-dessus de la ville.

Ah, ça bouchonne sur le trottoir devant moi, une jeune fille clopine en béquilles, très à l'aise grâce aux crampons aiguisés fixés sous les habituels tampons...

Encore des nanas devant, mais celles-ci sortent pour un des nombreux dîner de Noel qui fleurissent en ville. Mini-jupe et talons de rigueur, dans 10 cm de neige c'est assez surréaliste !

Week-end du 01-02 décembre – le début de l’hiver

Après une semaine un peu plus reposante pour Laure qui s’installe enfin dans sa chambre à Londres, et plus exotique pour Camille qui fait un aller-retour express au Congo, nous voilà de nouveau un jeudi soir   :o)

Au réveil le vendredi matin, stupeur il y a 20 cm de neige dehors ! Et ça continue de tomber à gros flocons toute la journée. Les collègues se réjouissent : « ah il neige, tant mieux il va faire plus clair ! » L’hiver par 60° de latitude, on trouve la lumière où on peut, pas grave s’il ne s’agit que de la réflexion de la lune sur la neige…

Le parc sous nos fenêtres

Samedi, le parc sous nos fenêtres est envahi par des petits trolls et leurs luges qui dévalent la pente en criant joyeusement. Certains ont même des skis, où un snowboard. Mmm ça nous donne des idées… on saute dans le tramway, puis dans le bus et nous voilà au XXL, le Décathlon local. On en ressort 1h plus tard avec chacune une paire de skis de fond, belle efficacité !

La fête des lumières

Retour en centre-ville juste à temps pour assister à la fête des lumières qui lance la saison des fêtes de fin d’année. De nombreuses familles se regroupent autour du petit lac et allument des torches en écoutant des chants de Noël. Tout cela se conclu par un feu d’artifice… à 17h !

En ski au-dessus de chez-nous

Le dimanche, nous partons essayer notre nouveau matériel. Il a encore neigé dans la nuit et la poudreuse est de bonne qualité. On monte 2-3 rues avec nos skis à la main, puis sur le sentier de randonnée habituel on peut déjà chausser ! Bon la neige est très dure et il faut faire avec les luges qui dévalent la pente à toute vitesse… finalement on continue à pied jusqu’à Floyen. Une fois en haut, la couche de neige est franchement épaisse et nous voilà à skier entre les arbres alourdis de flocons… et avec vue sur la mer ! Classe…  On débute en ski de fond donc on y va doucement pour commencer, mais on arrive tout de même à parcourir les pistes au-dessus de Bergen (éclairées pour pouvoir skier même le soir après le boulot !). Le ciel est d’un bleu sans nuage, c’est vraiment très agréable… Et puis on est à 30 minutes à pied de chez nous :o)

La vue...

Le soir bien au chaud, on continue l’aménagement de notre appartement : décoration et guirlandes de Noël !

... et une nouvelle guirlande, faite des boules décorées pendant la transat aller!

Et un nouveau poster...

Ce matin la ville est toujours blanche, rien n’a fondu comme le thermomètre indique… -7°C !!! La maximale de la semaine est prévue à -2°C… Le soleil se lève dans un ciel toujours limpide, faisait briller le bleu pâle du fjord devant des montagnes de neige rose…  il est temps de retourner travailler…

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Week-end du 23 – 25 novembre : repas de Noël et tour de vélo

Le week-end commence par le repas de Noël de l’entreprise de Camille, la grande fête annuelle où les employés et leur conjoint(e) tous sur leur 31 se retrouvent pour euh… d’abord boire : nous avons chacun 7 verres devant nous, simultanément remplis des breuvages appropriés (là du champagne, là de la bière, là du vin, sans oublier l’aquavit bien-sûr !)

Arrivent les plats (ah on mange aussi ?), aperçu complet des plats typiques du Noël norvégien (Norske Jul). D’abord le Svinneribbe : des côtes de porc avec la peau, cuites au four. La peau doit croustiller, c’est tout l’intérêt de ce plat typique de la Norvège de l’est (région d’Oslo). Puis le Pinnekjøtt (de l’ouest Norvégien), fumé ou pas : des côtes d’agneau séchées et salées puis cuites à la vapeur, accompagnées de leur purée de rutabaga. Ne faîtes pas cette tête-là, c’est très bon et on prévoit d’en ramener pour les Noël dans nos familles :oP

Puis vient la star… le plat national… le Lutefisk. Il s’agit de morue séchée, réhydratée puis macérée dans une solution de… potasse… puis rincée quand même, avant d’être servie crue saupoudrée de lardons. En fait cette idée saugrenue est attribuée à Saint-Patrick qui, cherchant à empoisonner les envahisseurs Vikings en Irlande, a arrosé de potasse leur stock de morues. Malheureusement… ils ont aimé ! De nos jours le plat fait débat entre ceux qui adorent et ceux qui détestent. Comme le résume une collègue, c’est « fascinant » !

D'accord il y a un an on était à Sao Nicolau, mais non Laure non !

Pour digérer les jours suivants sont dédiés à l’activité physique : un petit tour de vélo samedi vers les lacs du sud de la ville, et une balade le dimanche dans notre chouette forêt au-dessus de la maison !

Weekend du 17/18 novembre

Flash-back… Le 1er octobre, j’arrive au bureau de Bergen et salue mes nouveaux collègues. Aussitôt les priorités sont claires : « Sais-tu aller à l’Ikéa ? Tiens prends ce plan de bus », un coup de surligneur sur l’arrêt, et ouf au bout de 2 heures en Norvège, moi-aussi je peux refaire mon intérieur!

6 semaines plus tard, on finit par se rendre dans le temple du design Scandinave… Ca ressemble bien-sûr à tous les Ikea du monde, juste en beaucoup plus grand. Il flotte dans tout le magasin une délicieuse odeur de saumon et de cannelle. Avant de s’élancer dans le labyrinthe, petit arrêt technique / minute culturelle…

Toilettes pour femmes...

... toilettes pour homme ! Quel beau pays :o)

Notre orchidée :o)

On en ressort 2 heures plus tard, avec quelques meubles en kit, et une nouvelle pensionnaire !

Plus tard, petite soirée entre collègues. Note pour les porteurs de chaussettes trouées : ici tous les invités se déchaussent dans la  -grande- entrée. Sympathiques discussions entre différentes nationalités, avant de rejoindre le centre-ville. Et bien nous n’avons jamais vu autant de monde dans les rues de Bergen que ce samedi à 1h du matin. Toutes ces nanas en mini-jupes et talons sont-elles les mêmes que celles qui nous doublent sur les chemins de randonnée le lendemain matin ?

Ah oui c'est Nordique comme paysage !

Dimanche, il fait beau. C’est-à-dire qu’il ne pleut pas. Bon d’accord, il grêle. Mais parfois il y a des éclaircies – et puis la grêle ça mouille moins. Donc un temps parfait pour monter sur la montagne. On commence par « Stoltzekleiven » - un escalier de roches brutes de 300m de haut. Puis on continue à grimper par les sentiers détrempés qui relient les petites cabanes en bois (« Hyten ») du haut plateau. Pierres glissantes, boue visqueuse, on est fières d’attendre le sommet… jusqu’à se faire rattraper par deux p’tits trolls de 6 à 10 ans max, qui, comme tous les gamins d’ici, gambadent là-haut comme dans leur jardin.

Bergen... en rouge notre maison !

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Home sweet home !

Bon, au boulot !

Vendredi matin nous sommes réveillées par un coup de fil: les déménageurs sont en avance, ils seront là dans 15 min... Les bras chargés de nos 66 cartons, ils vont et viennent dans l'escalier. Très vite tout ça se retrouve dans notre appartement, et nous voilà à tout déballer frénétiquement, disparaissant sous des couches de papier-bulle et le carton ondulé.

Notre chambre, avec vue sur le fjord

Dans une ambiance de Noël anticipé, nous retrouvons toutes folles nos affaires de sédentaires, notre vaisselle, notre déco de Rotterdam... Et pour la première fois depuis 1 an et demi nous retrouvons notre lit, et ça c'est classe !









Tout trouve doucement sa place et l'on se sent enfin chez nous. Petite visite guidée :

L'entrée, pour enlever confortablement ses affaires mouillées

La cuisine salle à manger

Le salon

La chambre d'amis (bon d'accord c'est plutôt la buanderie en ce moment)

Et voilà, bienvenue chez nous !

Har du dokumenten A38 ??

De retour à Bergen après une semaine de déplacement à Londres (oh zuuut, obligée d’aller travailler une semaine à Londres, ooooh….), bref me voilà de retour à Bergen pour de bon ! Et on commence par une tournée administrative…

D’abord une visite à l’immigration où je tombe sur une foule de gens munis d’un numéro , tous venus comme nous vivre le rêve scandinave, alternative des années 2000 au rêve américain pour de nombreux européens. Je commence à me résigner quand un petit écran discret annonce uniquement en norvégien que les gens ayant rendez-vous (c’est mon cas) peuvent doubler tout le monde… niark niark, en 10 minutes c’est torché, bon courage à ceux qui restent, et direction le tax office à présent.

Quelques documents à remplir puis la mauvaise nouvelle tombe : « Vous recevrez votre numéro de sécurité sociale par courrier dans 2 à 3 semaines »…pfff.... Il faut dire que sans ce numéro magique, on ne peut rien faire en Norvège : pas de compte en banque, pas d’abonnement internet, pas de voiture, pas d’assurance, bref plus que jamais on réalise qu’on n’est rien qu’un  numéro, mais que sans numéro on est encore moins que rien… Nostalgie du monde simple et franc de la houle et des pétrels par moment…

Et voilà nos nouvelles "chaînes à chaussure", pour aller faire son jogging par tous les temps !

Mais je suis récompensée de mes efforts par un grand soleil qui fait briller le fjord :o) Ca s’est sacrément réchauffé, toute la neige a disparu des montagnes. N’empêche la prochaine fois qu’elle tombera, nous on restera bien debout cette fois!

Un weekend à la maison!

« Sunbury-on-Thames, banlieue (très) éloignée de Londres, vendredi, 16h : Youpi c’est vendredi, ce soir je rentre à la maison ! Etape 1 : récupérer ma valise en gardiennage à l’accueil du bâtiment D du campus de Sunbury et la déposer dans le coffre du minibus qui fait la navette vers la gare la plus proche, Feltham. De là, un train file tout droit vers Londres. Descendre à Clapham Junction. Puis autre train, vers le sud… celui-ci part à la plage, à Brighton (souvenirs du port et de mécano qui nous assure que Nestor va bien)… mais on descend à Gatwick. L’aéroport. Brève hésitation devant les panneaux de direction, dépôt de valise (pour des raisons douanières il va falloir transporter notre cave à Bergen 3 bouteilles à la fois… ce rhum qui a fait des milliers de milles en bateau maintenant prend l’avion !). L’appareil décolle enfin, les consignes lumineuses s’éteignent, rythme de croisière : diner de sandwiches et emails consultés à 10,000m d’altitude (dans cet avion il y a le wifi !). Atterrissage. Il fait bien nuit maintenant. Moins de 5 minutes plus tard je monte, valise à la main, dans le « Flybus » qui attend les passagers fatigués des vols tardifs pour les amener en centre-ville. Plus qu’une grosse demi-heure… au détour du port le terminus apparaît. Une silhouette grelotte à l’arrêt. Camille m’attend, elle me guide le long des ruelles en pente (mais dis, c’est quoi ce truc blanc par terre ? Oups, ça glisse !). Une porte. Ça y est, je suis à la maison !!! »

Home sweet home – manque plus qu’une chaise…

Malgré l’heure tardive, Laure fait le tour de son nouvel appartement, ce qui prend un certain temps vu sa taille démesurée :o) Et il est déjà plus de 2h quand on se couche enfin, chacune dans son sac de couchage sur son petit matelas pneumatique…

La vue au réveil depuis la chambre

Le soleil est déjà bien haut sur le fjord (enfin tout est relatif à 60° nord…) quand on ouvre un œil le samedi matin... Nous découvrons l’appartement de jour pour la première fois. La cuisine est un peu sombre finalement, mais alors la vue sur le fjord est fabuleuse !!! Quel pied de voir passer depuis son sac de couchage parfois un bateau sismique, parfois un voilier, ou encore un grand morceau de ciel bleu qui a l’air de venir s’installer…

Vite, dehors ! Profitons du soleil ! Direction le nord-ouest et le quartier de Sandviken. Balade très chouette au bord de l’eau, notamment le « veteranbåthaven », ses vieux bateaux et son drakkar. Eau, maisons, bateaux… c’est joli Sandviken. Bateaux, maisons, eau… la péninsule de Nordnes qui prolonge le centre-ville est bien jolie aussi !

Nordnes

Le port au drakkar

un bon feu de bôa !

Et le soir, pour ne pas avoir trop froid dans notre grand appart tout vide, on allume le poêle à bois. Il est tout neuf, il remplace avantageusement le chauffage électrique. Dans cette ville où on ne trouve pas d’allumettes (pas assez sophistiqué, mon fils, prends donc ce briquet flexible à flamme réglable) le comble de la technologie, c’est le poêle à bois :o)

Avec notre p'tit Saltimbanque des neiges

Le dimanche est plus gris, mais il ne pleut pas – donc il fait beau. A Bergen faisons comme les Bergennois : la promenade du dimanche sur la montagne. On grimpe quelques centaines de mètres pour se retrouver dans la forêt enneigée. La neige tassée crisse sous nos semelles qui nous paraissent soudain bien lisses… L’air est vif et piquant. On se régale de arbres aux couleurs encore automnales sous leur manteau blanc. Et au détour d’un virage, la vue sur le fjord nous scotche… Décidément on aime bien notre nouvelle ville :o)

La montagne au dessus de chez nous

Chez nous !

Mais assez de balades en pleine nature, la soirée sera plus urbaine : direction le cinéma, ou l'on se rend... sous la pluie, bah oui on aurait été déçues sinon !

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Ma brave dame, y a plus de saison!

C'est l'image du jour, prise depuis la fenêtre de notre appartement hier soir.

25/10/2011, on supportait à peine un T-shirt au large de la Mauritanie - 25/10/2012 les premières neiges recouvrent Bergen...

Ca y est l'hiver est déjà là en Norvège. Nous touchons les premiers la vague de froid qui va tomber sur la France dans 2 jours. Même les Norvégiens ont été surpris et tous n'avaient qu'un sujet de conversation à la bouche: les pneus d'hiver qu'il fallait installer en toute urgence sur les voitures... La corvée de l'année qu'ils repoussent tous jusqu'à ce que la neige les rattrape. C'était un concert de crics et de boulonneuses à air comprimé hier soir dans les rues de Sandviken, notre quartier !

Ce fut également l'occasion d'une minute culturelle. La température a chuté progressivement au cours de la journée d'hier si bien que la pluie est devenue neige fondue, puis neige. Alors que je voyais la pluie s'épaissir, je sors tout fière à ma collègue "det snør" (il neige) Ah non qu'elle me répond "det sludder"

Et oui car les Norvégiens savent de quoi ils parlent en matière de neige et ils ont donc tout un vocabulaire approprié! "Det snør"= "il neige". "Det hagler" = "il grêle". "Det sludder" = "il pleut de la neige fondue". "Jeg slapper" = "je marche dans la neige fondue, ça fait slapp slapp et ça me mouille les pieds qui du coup sont en train de geler" (sisi!) J'ai aussi "is"  mon vocabulaire (la glace, le verglas) et "jeg sglider"= "je glisse mais en faisant pas franchement exprès" (sinon c'est "jeg glider" sans le s, ça c'est quand on maîtrise, c'est déjà le niveau au-dessus !)

D'un côté ça n'est pas surprenant... Quand on se rappelle de nos débuts en hollandais c'était pareil: s'il y avait un mot qu'on ne connaissait pas encore, une fois sur deux il voulait dire "canal" !!!

Le point météo du jour

La vache ça souffle aujourd'hui.... et dans les grains, il neige !!!!

L'état de la mer cet après-midi dans le fjord de Bergen (~ 5 milles de fetch), vue depuis mon bureau

Bergen, notre chez nous !

Lundi, 7h15, nous partons de Paris pour débuter notre nouvelle vie, enfin ! Train de banlieue, puis RER et Laure attrape pile poil son Eurostar, direction Londres pour son premier jour de travail depuis le 29 avril 2011…

Environs de Bergen

Camille elle se mêle à la foule du quai du RER B (pas facile avec 35 kgs de bagages sur les épaules…) et parvient enfin à monter dans le 6^ème train qui se présente… quelle horreur Paris, c’est où la sortie ? C’est à Roissy, mais ce n’est pas direct. Entre vols annulés, re-routés, bagages perdus il me faudra 17 heures pour arriver avec tout mon chargement dans notre nouvel appartement ! L’atterrissage en avion par contre est fabuleux, les montagnes enneigées brillent dans la lumière rasante  du soleil de 17h…

Le glacier Folgefonna au Sud-Est de Bergen

En approche de Bergen

Entre deux voyages à l’aéroport, Knut notre propriétaire me donne les clés de notre chez nous :o) Depuis le jour de notre atterrissage à Concarneau le 20 juillet dernier, quand nous avons quitté Saltimbanque dans une douce euphorie, nous n’avions plus aucun endroit à nous, passant notre vie à squatter de chez un ami à chez un parent, notre éternel sac de rando sur le dos.

Alors même si pour l’instant nos pièces sont vides, même si Laure n’a encore jamais vu l’appartement, ce soir dans mon sac de couchage, je m’endors CHEZ NOUS :oD Petite visite guidée …

Devant la porte d’entrée en regardant à gauche : le salon derrière la porte vitrée fermée, et la porte ouverte vers la cuisine.

Puis en regardant vers la droite : une chambre (porte fermée) et au fond une deuxième chambre, les toilettes et la salle de bain.

La cuisine, trèèès grande, actuellement ma pièce à vivre grâce au plan de travail qui me sert de table, de chaise et de bureau :o)

La grande chambre avec son mur de miroirs…                                                   .... et l'ameublement actuel ! 

     

 La salle de bain. Le salon et la deuxième chambre ressemblent pour l’instant aux autres pièces : murs blanc parquet beige et un vide monacal !

Y a plus qu’à y mettre un lit, une table, un canapé et quelques photos du Cap Vert ou des Iles Vierges pour être complètement chez nous !

Flat hunting

Besoin fondamental de l'humain nº2: un abri.
Nous voici lancées à la recherche d'un nid vacant, où construire notre chez-nous.

La nuit on rêve des petits carrés bleus qui apparaissent et disparaissent sur la carte

Notre fond d'écran devient le site finn.no, qui centralise toutes les petites annonces du pays, sur tout, pour tout, partout - et en norvégien :-(
Facile, c'est dans "Eiendom" puis "Bolig til leie". Comme ça se prononce. Et là le bouton magique c'est "vis annonser i kart" - la carte apparaît, ouf on est sauvées, les petits dessins on s'en sortira.
Le piège en Norvège, ce sont les courbes du niveau... Attention amis rotterdamois, ce pays-ci n'est pas plat! Et les investigations prennent un autre relief: à droite des parties en vert = à l'ombre des montagnes, en périphérie de la zone habitée = quelques centaines de mètres plus haut...
Trois catégories de logements: meublés, semi-meublés et vides. "Vide" signifie "entièrement équipé" (et non "plafond-et-sol-nus-et-n'oubliez-pas-de-reprendre-votre-parquet-en-partant" comme en Hollande). La différence entre "meublé" et "semi-meublé" est souvent la présence ou non de plantes vertes et de tableaux au mur...

Annonces sélectionnées, rendez-vous pris, la reconnaissance terrain commence. A raison de 4 à 5 par soir, on s'organise: Camille fait des croquis, Laure des photos, et toutes deux la conversation avec les proprios. Parking, chauffage, charges - les questions sont toujours les mêmes. Les loyers tournent autour de 1600 eur pour 50m2. Les logements sont en moyenne très propres, neufs, bien isolés, soignés... "c'est qu'on passe beaucoup de temps à l'intérieur" explique une collègue.
Les appartements ici ont tous:
- une entrée spacieuse et pourvue de moult rangements (un sas pour se dépouiller des affaires trempées)
- une salle de bain en carrelage sombre avec chauffage par le sol (annexe pour séchage de chaussettes)
- le chauffage électrique (avec un poêle à bois en complément - c'est moins cher)
- un propriétaire qui travaille chez Statoil ou dans l'offshore

On visite des immeubles en centre ville...

... et des maisons sur la montagne

On manque une occasion en plein centre...
... et finalement au bout de 4 jours de visite, on trouve!

Un peu au nord de la ville et pas trop loin du fjord, à 10 minutes du centre. Tout un premier étage d'une petite maison rose: 85m2 - et une grande chambre d'amis... avis aux amateurs ;-)

Velkommen hjem!

Premiers pas (mouillés)

Scène de la vie courante le matin au bureau

Premières journées, premières impressions...

Les contributions de Camille sont en bleu, celles de Laure en vert.

Bien sûr ce n'est pas la première fois que je me balade dans les rues de Bergen. J'étais venue plusieurs fois à notre bureau local, je connaissais déjà les petites rues, le quai avec les jolis bateaux, l'hôtel et le sushi pas cher. Mais s'installer dans une ville c'est autre chose. On subit moins la pluie et on prend ses marques au bureau!
On n'erre plus sans but, mais toujours avec une idée derrière la tête! En l'occurrence trouver notre quartier de prédilection, puis un appartement, localiser les supermarchés, le cinéma, les arrêts de bus, les bars sympas etc. Vivement que Laure arrive pour que nous puissions vivre ces premières étapes fondatrices ensemble...

Mais non il ne pleut pas tout le temps, entre les averses il fait beau !

L'avion atterrit mercredi soir à 23h30, et 10 minutes plus tard je suis dans le bus vers le centre-ville, essayant de distinguer dans l'obscurité les contours de ma nouvelle vi(ll)e. Il pleut. Quelques centaines de mètres jusqu'à l'hôtel, et je suis trempée de la tête aux pieds. Instant de doute... que fait-on ici?

L'antenne du mont Ulriksen émerge des nuages

Les jours suivants nous arpentons les rues. Bergen est une très belle petite ville, nichée au creux d'un fjord à flanc de montagne. L'air du matin est frais et pur comme sur les sommets - mais c'est définitivement vers la mer que se tourne la ville. Un port, des chantiers, quelques énormes bateaux sismiques ou des ferrys, une poignée de voiliers de voyage transis sur le quai du centre-ville...

De petites maisons en bois peint signe l'identité norvégienne de cette ancienne cité de la Ligue Hanséatique. Juste assez de petites ruelles dans le quartier historique pour justifier un classement à l'Unesco. Les arbres des montagnes ...






La ville n'est pas grande et balisée par sa topographie, on s'y oriente très vite les yeux fermés. On se l'approprie en un mot.

Mais si il peut faire beau à Bergen !

Entre deux visites, nous avons le temps pour une balade (apparemment très populaire): l'ascension du mont Floeyen! Nous montons sous un crachin fort dru, accompagné par des Norvégien en combinaison KWay intégrale - bottes en caoutchouc (ça fait un bruit de station de ski alors qu'on est dans la forêt :os ) Et une fois au sommet, ô miracle, un rayon de soleil ! La vue est fabuleuse...

Le chauffage par le sol, typiquement norvégien...

Mais ça ne dure pas, la bonne grosse pluie arrive, on se rend compte qu'il fait sensiblement plus froid en altitude, et on rentre bien vite faire sécher nos affaires à l'hôtel !

Bergen, vue depuis Floeyen